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ILB VO: The Me You Love in the Dark



Après Middlewest, l’artiste / scénariste Skottie Young s’associe de nouveau avec le dessinateur Jorge Corona et le coloriste Jean-François Beaulieu pour une mini-série en 5 épisodes parue chez Image Comics en single issues puis en trade paperback (2 mars 2022).


  • Résumé

En un peu plus de 120 pages, le trio raconte l’histoire de Ro, une artiste bloquée dans une impasse artistique et qui décide de se retirer dans une vieille maison isolée. Elle espère y renouer avec la sérénité et l’inspiration. Mais entre quelques verres de vin et de vaines tentatives au fusain sur des toiles désespérément blanches, Ro commence à perdre patience… et peut-être aussi la raison ? Car la présence qu’elle croyait sentir petit à petit dans les murs de la bâtisse finit par devenir bien concrète, sous la forme d’un spectre tapi dans les nombreuses ombres qui l’entourent. De cette rencontre surnaturelle et au départ inquiétante, va naitre une amitié, puis une romance, puis… autre chose. Mais attention : ceci n’est pas une love story comme les autres…

  • Critique

Difficile d’en dire plus sans déflorer le cœur du récit et vous gâcher cette histoire assez courte mais intense. Sachez qu’il ne s’agit pas d’un remake comics du film « L’aventure de Mme Muir » ni d’une histoire gnangnan sur l’éveil artistique par le pouvoir de l’Amour. Ici, nous sommes davantage dans un récit dont l’ambiance rappelle celle distillée par Guillermo del Toro dans le Labyrinthe de Pan ou Crimson Peak.

Oscillant en permanence entre silence malaisant et romance poétique, l’équipe joue avec le lecteur en construisant méticuleusement une mécanique dont on croit deviner l’aboutissement à chaque page mais qui ne cesse de s’enrayer pour nous amener ensuite vers des chemins moins aisés.

L’histoire est chargée de sens et de symboles et on ne sait jamais trop s’il faut la prendre au sens littéral ou métaphorique. Si la santé mentale de l’héroïne semble challengée, le scénario ne se laisse pas aller à du fantastique trop facile et reste même atrocement terre-à-terre, notamment lorsqu’il nous entraine dans les séquences les plus violentes.

Le format trade paperback est, à ce titre, beaucoup plus adapté que celui en single issues. En effet, le rythme est assez lent au début (il ne se passe pas grand-chose dans le premier épisode) mais il s’accélère sur la fin, devenant de plus en plus trépidant. Il est donc plutôt recommandé de lire ce comics en une fois. Et je dois dire c’est assez facile de le faire car il y a peu de texte… et qu’on se laisse vite prendre par le suspense ! A noter que, si vous êtes habitués à l’humour noir de Skottie Young dans I hate Fairyland (Image comics) ou à ses gentils portraits d’adolescents dans Strange Academy (Marvel), vous serez sans doute surpris par la noirceur de cette histoire.

Graphiquement, le duo Jorge Corona et Jean-François Beaulieu livre des planches à la fois familières et diamétralement opposées à ce qu’ils ont fait sur Middlewest. Familières car on y retrouve les designs anguleux des personnages et l’encrage brut de Corona, ainsi que la palette variée de Beaulieu et ses effets qu’il utilise pour texturer les matières. Mais c’est aussi très différent car on plonge davantage ici dans des scènes plus cauchemardesques, parfois gores et même oppressantes.

L’ambiance graphique de The Me You Love in the Dark colle beaucoup à l’état d’esprit de son héroïne, Ro, qui va passer par des états émotionnels forts, violents, désespérés. Et chaque fois, les planches traduiront parfaitement cela, en renforçant par exemple l’omniprésence des aplats de noir, en délavant les couleurs ou, au contraire, en les embrasant de rouge et orangé furieux.

Si le découpage reste globalement sage, il est très lisible et offre quelques pages saisissantes et surprenantes. Mais là où le storytelling excelle particulièrement, c’est dans la mise en scène de cette présence spectrale à peine visible au départ. Comme dans The Thing de John Carpenter, les artistes réussissent à doser ses apparitions hors de l’ombre avec beaucoup de maestria, dévoilant le fantôme petit à petit ou par l’intermédiaire de scène chocs.

  • Conclusion

The Me You Love in the Dark est un petit ascenseur émotionnel qui, sous les atours d’une histoire fantastique digne des Contes de la Crypte, pose des questions intéressantes sur la création artistique, la relation passionnelle et amoureuse, la dépendance à l’autre et sur ces prisons qu’on aime se créer à soi-même. Sans être un incontournable du comics indépendants, c’est un excellent récit qui mériterait une jolie édition VF à petit prix, pour encourager le pari éditorial qu’elle représente dans un marché peuplé de super-héros et de récits plus ambitieux.


Olivier.

 

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POINTS FORTS :

- Une histoire intense et bien amenée

- Une utilisation habile du Fantastique pour parler du réel

- Une magnifique et inquiétante ambiance graphique

- Un côté Guillermo Del Toro très appréciable


POINTS FAIBLES :

- La toute fin est un peu prévisible

- Le premier épisode est un peu trop lent





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